J’ai grandi loin de tout, ignorant où j’allais
J’ai dans mon sang d’encre des relents de lait
J’aurai dû me choisir des rêves moins petits
Ceux-là n’ont pas fait de bruit quand ils sont partis
L’avenir, que d’espoir ! on en parlait souvent
Le nombre de choses qui sont mieux avant
À présent tous les soirs, je prends mon comprimé
Triplant la dose, qui sait, je pourrais m’aimer
Je n’aimerais pas être à ma place
C’est sûr
À côté de mes godasses
Mes chaussures
Fut un temps, j’ai tenté d’écrire des chansons
En voulant, c’est bête, faire à ma façon
Un papier, un crayon, que dalle à dépenser
Vus tous les frais d’analyse économisés
Déjà qu’en théorie, vivre est une idée farfelue
En pratique on fait comment, quand on n’en peut plus ?
Une fille est passée, j’en avais plein la vue
Tapi en silence, des mois à l’affût
Et les gens, c’est pareil, on est embarrassé
Des fois, faut serrer la main, d’autres s’embrasser
Je n’aimerais pas être à ma place
C’est sûr
À côté de mes godasses
Mes chaussures
Solitaire, on est cool, sans jamais un excès
L’enfer, c’est les autres, ça chacun le sait
Si quelqu’un au jugé me semble intéressant
Pas question de tout gâcher en me rapprochant
Je n’aimerais pas être à ma place
C’est sûr
À côté de mes godasses
Mes chaussures
Même sans grandes pompes…
Au fond c’est de ma vie que je voudrais faire le deuil
Chose impossible à régler, toc ! en un clin d’œil
Être né n’a vraiment que des inconvénients
Le nombre m’étonne, si peu de plaignants
Ou alors, par millions, vous cachez votre jeu
Sous vos sourires benêts, combien de grincheux
Esquintés, malheureux…
Qui n’aimeraient pas être à leur place
C’est sûr
À côté de leurs godasses
Leurs chaussures
Paroles et musique : Pascal AUSSI