Instruments utilisés
accordina
bandonéon
balalaïka prima
balalaïka alto
balalaïka minibasse
contrebalalaïka
basse électrique
batterie
carillons
contrebasse
flûte à bec soprano
flûte à bec ténor
guitare classique
guitare électrique
guitare folk
guitare jazz
orgue
piano (s)
violon
violoncelles
Héloïse Lefebvre
Au commencement était le Verbe…
Le comédien Bernard Meulien enregistre le poème Le Temps est un oiseau qui sera comme un fil conducteur qu’on croise quatre fois – quatre âges, quatre saisons, quatre moments du jour –
Quatorze autre morceaux sur le thème du Temps sont au sommaire,
la plupart mis au point avec un musicien récemment rencontré, le
pianiste Tony Baker.
Et les choses se font avec la participation amicale de quelques
complices de longue date et quelques nouveaux venus.
Pascal chante neuf chansons et cinq sont confiés à d’autres interprètes, le pari étant que cette ouverture – qu’on trouve aussi dans le traitement musical – ne nuise pas à la cohérence.
Bernard Meulien
Revue des chansons de l’album en
commençant par celles confiées à d’autres
La danse de fin d’année racontée sur fond de cordes par Vincent
Loiseau – que les plus jeunes connaissent davantage sous le nom de Kwal –
Vincent Loiseau
L’oeil de la nuit par Stéphane Dambry, qui en signe la musique et y met, avec une instrumentation ad hoc, le phrasé folk-rock qu’on lui connait
Pour un soir où Susy Firth nous fait la surprise de ne pas être tout à fait dans son timbre habituel afin de respecter la tonalité choisie par Beethoven.
Parcours fléché par une autre chanteuse britannique, Liz Hanaway, dans ce qui pourrait être un standard – thème et format court – musique de Tony Baker.
Éphémérides par Bastien Moh, qui avec son complice Quentin Chevrier donne plus qu’une interprétation, fait une création vraiment originale de cette chanson que Pascal, bien qu’en signant les paroles et la musique, ne savait de son propre aveu comment traiter.
Restent donc neuf titres par Pascal Aussi
Deux – Longue échappée en intro et Oë en extro – de toute évidence parmi les plus intimes, sont dans la nudité du piano/voix.
Dans Oë, la voix qu’on entend en réponse est celle d’Annick Mestre, chef de choeur des KAMs de Concarneau, et dans Longue échappée, c’est Rémo Gary qu’on découvre surplombant la chanson.
Tony Baker
Même parti pris de clarté avec Un secret de Polichinelle, familial aussi et accompagné d’une seule contrebasse.
Pas grande instrumentation non plus sur les deux titres que Pascal fait à la guitare – carillons, flûtes douces et voix d’enfant (malicieuse Bluette) pour Pomme douce, accordina et bandonéon pour Ne change pas demain –
L’heure de rester et Wassingue ont, elles, l’une en quatuor l’autre en trio, le tempo et la couleur du jazz.
À noter que Wassingue devait s’arrêter peu après la fin du chant, mais les musiciens lors de l’enregistrement – bonheur du « live » – en ont spontanément décidé autrement.
Zone inondable enfin nous fait penser que la Bretagne habite Pascal Aussi depuis plus longtemps qu’il n’y demeure. Et quelle bonne idée d’avoir confié à Melaine Favennec le soin de faire écho, face au large, à l’âme déboussolée… dois-je écrire du Capitaine ou du chanteur !
Pascal Aussi nous offre un album plein de sobriété, presque d’épure, mais qui ne manque ni de richesse ni de diversité. Il nous confie des choses, on se doute, très personnelles mais sans jamais rien dévoiler de privé. Et la présence des autres interprètes ne nous empêche pas de sentir ce que le propos a de singulier. Il s’agit au fond d’une réflexion sur le Temps, le baluchon du souvenir, l’éclair du présent et – tant pis si la formule parait paradoxale – la nostalgie déjà de l’avenir.
La durée totale de ce CD (une cinquantaine de minutes) et surtout l’indéniable sincérité qui en émane justifient pleinement son titre : c’est une heure où plus rien ne ment.