Trois décennies qu’ici plus rien n’émet
Idem aucun signal ne nous parvient jamais
Coupé de tout d’un seul coup sans égard
Ce fut dur d’accepter cette mise à l’écart
On a choisi l’ombre de l’appareil
Pour enterrer nos morts, chaque fois, tous pareil
Mais n’ai jamais vu quiconque y prier
Il paraît qu’un de nous tient un calendrier
Notre avion
Il était si beau dehors et dedans
Un design en avance, on disait, de vingt ans
Sans doute aujourd’hui est-il démodé
C’est rare que quelqu’un y retourne habiter
Sauf en cas d’engueulade entre deux partenaires
Le temps qu’il faut pour se calmer les nerfs
Ou pour la nostalgie de l’arrivée
Quand tout est à faire et qu’on peut rêver
Notre bébé d’un an a bien grandi
De là à être fier de ce qu’on a bâti
Depuis personne n’a plus fait d’enfant
On ne parle jamais de notre vie d’avant
Notre avion
Plus la moindre goutte de carburant
Mais j’y retourne encore une ou deux fois par an
Pour verser une larme sur la vie
Que cet oiseau de fer m’aura un jour ravie
Mais ce silence au loin, ça fait naître le doute
Si tu penses à ce soudain black out
En nous laissant, on peut dire… tomber
À quoi nous a t-il permis d’échapper ?
…

Paroles : Pascal AUSSI