Près de Gudicanal
Hier deux gamines
Qui jouaient à la marelle
Ont gagné le ciel
D’un seul coup sur une mine
Je l’ai lu dans le journal
Que je me suis glissé
Sous la chemise à même la peau
Sûr que ça tient plus chaud
Que leur papier glacé
Hé !
Si le temps lui est bien couvert
Moi je connais un pull-over
Qui file un mauvais coton
Hé !
Plus personne n’écoute mon histoire
Et je traîne sur les trottoirs
Et je dors dans des cartons
Ça fait un sacré bail
Que j’ai plus d’adresse
Que je porte au long des rues
Comme un disparu
Ma valise de détresse
T’en qu’à être sur la paille
Je rêve de nature
Y a bien pour me mettre au vert
Un coin d’hémisphère
Où la vie serait moins dure
Hé !
Suffirait d’un billet en poche
Cap sur la rade… le plus proche
Vent dans les voiles et partons !
Hé !
J’ai le couteau et les allumettes
Mais des plans sur la comète
J’ai pas ça dans mes cartons
Hé !
Les trésors que la vie nous offre
Y en a si peu dans son coffre
Qu’elle les reprend au final ?
Hé !
Pas la presse mais je sais très bien
Qu’au matin d’une nuit de chien
On me trouvera dans le journal
Mais je repense aux gamines de Gudicanal
Paroles : Pascal AUSSI
Musique : Olivier Delgutte