Franc jeu

« Franc jeu » c’est le quart d’heure où vous avez voix au chapitre
Jamais cette émission n’aura mieux mérité son titre
Puisque c’est à quelqu’un que ce soir je veux m’adresser
Si on le dit partout, le rencontrer n’est pas aisé

Je veux parler de Dieu, et j’entends déjà ceux qui râlent
Qu’on ne va rajouter qu’à la confusion générale
Qu’il est temps d’arrêter de vouloir traiter ce sujet
Ne faudra pas pleurer si c’est les ennuis qu’on cherchaient

Il vaut mieux s’adresser, dit-on, au bon dieu qu’à ses saints
Je suis seul au micro et n’ai ce soir aucun voisin
Le studio est serein, trois quatre lampes d’allumées
Pas de débats d’experts, pas de partisans enflammés

Non le seul invité, c’est vous, quel que soit votre nom
Dieu, Allah, Jehovah… qu’on sache enfin si oui ou non
Déjà, vous existez, et si c’est à vous que l’on doit
Ces petits incidents, des gens parfois montrés du doigt

Escarmouches, frictions, grands prêtres d’un calme olympien
« Ils comprendront plus tard que c’était, ma foi, pour leur bien »
Femmes asservies, fillettes interdites d’apprentissage
Corps suppliciés de ceux qui n’ont pas été assez sages

Quand on leur demandait de simplement suivre une loi
Des tueries, des bûchers, la terreur sous laquelle on ploie
Pour au fond des idées… qu’on mettrait sa main à couper
Ou sa langue, ou sa tête, on pourrait toujours se tromper

À la question « Et Dieu ? » la réponse est plutôt sévère
En France, deux sur trois disent n’en avoir rien à faire
Seuls moins de 3% vous accordent un rôle essentiel
Nous sommes terre à terre et pour très peu soucieux du ciel

« Franc jeu » Pourquoi, comment en sommes-nous arrivés là ?
Alors je vous en prie, Yahvé, Vichnou, Dieu, Pan, Allah
Il reste dix minutes, allez, il n’est jamais trop tard
Quel que soit votre nom, merci d’appeler le standard

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Paroles : Pascal AUSSI